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L'Ero Gène

13 avril 2020

Rue Islande

Alors qu’ils nous effleurent à peine, certains mots éveillent en nos cœurs
Des souvenirs qui nous entraînent vers de brefs instants de candeur,
Furtives esquisses d’un rivage, une passerelle entre terre et mer,
Quand les prémisses d’un nuage sont autant de promesses en l’air.

Le premier vol d'un goéland, la douce caresse de sa peau de satin,
Le chant lointain du vent, derrière les portes du petit matin,
Une abeille derrière les persiennes, une porcelaine sur la toile cirée
Un reflet d’argent sur la plaine, à l’horizon d’un champ de blé.

Comment te dire encore quand les paupières closes,
L’aube au bord de la fontaine dépose ses gouttes de rosée,
Une table dressée à l’ancienne, une porte ouverte sur l’été.

Qu'en ouvrant les yeux mon sombre regard se pose,
S'apaise en voyant ton sourire serein se défaire de mes liens,
La pudeur de tes lèvres accrochées au bord du ramequin.

De tes baisers salés, de leur goût qu'il me reste
T'entraîner dans ma chute à traîner sur ta chute,
Parler de ton cul, de nos deux solitudes.

La pointe du jour éclaire les jardins de pissenlits,
J'insulte le jour, l'aurore, le feu et la glace,
Entre tes seins refais l'inventaire,

Un délit sur ton corps à la perpendiculaire.

L'envol sublime des papillons de ton antre
Et tout au bout de la nuit, te confier,
Ne pas trouver les mots pour tout dire en 5 mots.

Alors qu’ils nous effleurent à peine, certains matins éveillent en nos cœurs
Des souvenirs fugaces, brefs instants de candeur,
Furtives esquisses d’un rivage, une passerelle entre terre et mer,
Quand les prémisses d’un nuage sont autant de promesses en l’air.

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17 mars 2020

La Petite Sourit De Mon Lit


La baiser comme elle le voudra,
Ou tel qu il me plaira,
En cent mots et sans dessus,
Mise en dessous et sans dégoût.

Comme les coeurs nous emportent,
Quand on se dit que peut-être,
Un message perdu au milieu de rien,
Une énigme qui se termine bien.

Quand on se dit qu'on peut-être,
La friandise qui attise,
La petite,
Qui ?, souris de mon lit.

Quand on se dit que peut-être,
Tout au fond, tout du long,
Enfoncé au creux de son cou.

Quand on se dit qu'on peut-être,
En d' innombrables remous,
Mes reins dans son trou.

 

25 février 2020

L' Aube Session

J’ai de ces petits matins où je rôde
Entre chagrin et la main chagrine,
Quand embrumé je pense,
De l’aube jusqu’au petit matin
Le jour d’avant et le suivant
A l’ultime atome.

J’ai de ces petits matins de maraude
Par-dessus les dessous de ces dames,
D’une main qui frôle, dérape et s’égare,
Règne en Maître le soupçon de mon âme
Sur les dessous déchus de ces femmes.

J’ai de ces petits matins émeraude,
Par-dessous, être au-dessus d'une femme,
Dentelles et soieries venues du gris de la nuit,
Mes songes glissent, dérapent et tourmentent
Le plus profond des dessous déchus de mon drame.

J’ai de ces petits matins où l’exode
Et mon chemin mènent à l’ultimatum,
A me demander si j’ai assez d’amour et de foi,
Si j’ai encore assez de temps et d’audace,
De courage à ouvrir mon cœur
Et sans un mensonge regarder ce qu’il y a dedans.

 

22 juillet 2011

L'Alibi D'Ô

Et d’une et d’eux,
Il n’y a rien qui ne chavire plus,
Que ses yeux,
Tueurs,
Emplis de cette désireuse envie
D'eux, corset délacé et corps étreint
Refermé sur lui-même, abdiquant,
Elle, pleurant sa rêverie humide de se sentir
Eprise, fouillée du regard insolent
De cette âme en absence,
Se perdre un peu plus et à mesure,
Au rythme et en cadence de sa
Tête qui balance, perdue,
Délivrée de l’emprise du bon sens,
Dernier rempart bienséant,
Immorale et souillant
Ses doigts,
Captifs,
Et la main habile lorsque
Soudain, Elle se prend à penser
A vouloir,
Qu’en ce lieu tremblant
Qu’en son ventre ébranlé,
A leur place,
Il n’y ait de place plus que pour lui.

1 juillet 2011

Des Si, Des La

 

Il y a quelques temps, dans un autre message, je laissais entendre que la séduction n’était ni plus ni moins qu’une tricherie. Un mensonge relayant l’envie de ne montrer de soi que le meilleur pour arriver à ses fins. Se présenter sous un jour qui ne laisse entrevoir aucune ombre. Parce que la séduction est un jeu et que le jeu est toujours mieux apprécié lorsqu’il est gagné. Et c’est donc d’un naturel quasi inné qu’on se fait autre, qu’on use d’artifices et qu’on devient par la force des choses tricheur. Juste pour gagner. Ou devrais-je dire, assouvir.

 

Volontairement, la description que je fais de la séduction est assez noircie car il arrive fort heureusement que l’on puisse séduire sans avoir à user ou à abuser d’un argumentaire pompeux, basé sur la saillance de ses vêtements ou encore sur la manière « enrosée » de faire comprendre à une femme qu’on a simplement envie d’elle. Avouons qu’il s’agit là d’une manière bien plus romantique et idyllique de définir la séduction.

Mais le plus intéressant dans tout ça, et ce quelque soit la manière dont on aborde ou conçoit la séduction, c’est de chercher à comprendre pourquoi et comment le déclic se fait. Je dis bien « chercher à comprendre » et non à le « comprendre ». Ce qui va pousser la personne en face de vous à changer d’avis sur votre personne et à se laisser entraîner du refus catégorique vers l’abandon le plus déluré. Quelle est la parole ou quel est le geste qui va faire basculer la situation ? Que se serait-il passé si cet événement était intervenu un peu avant ou un peu après ? Mystère.

Oh, et puis mieux vaut ne pas le savoir, ne serait-ce que pour conserver un peu de charme et d’inconnu à la rencontre et à cette alchimie qui se crée, parfois.

Comprendre serait de toute façon synonyme de fin, d’ennui, de lassitude ; voir même, de facilité. Il n’y aurait alors plus aucun intérêt à la séduction. Ni au jeu.

Laissons place aux « de si, de là », au chat et à la souris, au sourire complice suivie d’une feinte d’ignorance factice, à ce cache-cache des émotions qui nous rendent et faillibles, et bien vivants.

Décidez la, décidez moi.

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14 mars 2011

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8 mars 2011

Mosaïste

Mosaique

21 février 2011

L'école, Hier

Au détour d’un rangement plus appuyé qu’à l’habitude, je suis retombé sur d’anciennes lettres « d’amour » - comme on pouvait les nommer à l’époque – sagement enfouies avec d’autres vieux souvenirs de collège et de lycée.
Je n’en dévoilerai bien entendu pas les contenus. Ca n’aurait aucun intérêt, et serait assez impudique. Et puis les souvenirs doivent rester ce qu’ils sont et ne pas toujours remonter à la surface. Non pas que de vieilles blessures soient mal refermées, mais un souvenir a sa propre vie à lui qu’il se doit de vivre sans pour avoir le besoin de le faire revivre.
Naissant à fleur de peau, il finit lentement mais surement, non par mourir, mais par construire ce que vous êtes 20 ans plus tard. Il est en vous, caché quelque part, et lorsqu’il est amené à ressurgir pour quelque raison que ce soit, inutile de vouloir le ruminer, la jalouser ou encore l’ignorer. Mieux vaut l’accueillir avec tendresse.

Je me suis aperçu en parcourant rapidement ces quelques échanges épistolaires qu’à l’époque déjà, l’écrit était un mode de communication privilégié. Certains s’expriment avec des mots prononcés, d’autres avec des gestes ou des dessins, en formant des êtres de glaise ou de pierre, ou encore en chantant. Pour ma part, c’est en écrivant.

Au temps de ces lettres d’ailleurs, une jeune fille avait eu ces mots : « écrire est la meilleure manière de parler sans être interrompu ».

Je ne suis pas certain que ces mots soient d’elle mais le fait est qu’elle avait raison. Il me semble d’ailleurs que c’est suite à cet épisode que j’ai commencé à comprendre où pouvait conduire l’écriture, ce qu’elle pouvait permettre de révéler tout en s’affranchissant des autocensures de la parole.

Souvent je me suis demandé si l’écriture n’était plus « manipulatrice ». C’est vrai après tout. Ecrire, c’est s’autoriser la possibilité de recommencer sa phrase, de remplacer un mot par un autre après en avoir pesé toutes les subtilités, de retoucher, de déplacer une virgule ou que sais-je encore. L’oral est plus spontané et on ne peut pas tout à coup mettre un terme à son discours pour le formuler d’une manière différente sans que cela n’occasionne une réelle interrogation de la part de l’auditeur.

Mais après reconsidération, il est évident que l’oral peut-être tout autant « truqué ». Question de maîtrise, d’aptitudes de l’orateur, de savoir faire et d’expérience.

J’admire les gens qui peuvent soudainement prendre la parole et se lancer dans un monologue sans fin. Je ne les admire pas pour la teneur de leurs discours, mais simplement par leurs capacités à structurer et à retranscrire leurs pensées à la volée. J’en suis bien incapable alors que ce même phénomène m’est aisé et intuitif par écrit.

Pourquoi n’est-ce pas la même chose à l’oral ?...alors ça, c’est un mystère !

Donnez-moi quelques mots et je vous en tire 5 pages. L’enchaînement des phrases se fait de manière si automatique et naturelle que s’en est troublant.

Et sans être un écrivain doué de talent, je reconnais tout de même avoir la chance d’avoir une écriture assez immédiate et construite. Elle est directe et quasi sans retouches, même pour des récits parfois « complexes ». J’écris comme cela vient et ne relis qu’en de très rares occasions.

Cela me ramène d’ailleurs à mon sujet initial et mes années de lycée ; lorsque tout le monde ruminait le prochain devoir de philosophie ou le dernier commentaire de texte. Cela semblait une épreuve pour la plupart des mes camarades de classe. Ils se lançaient dans des constructions infinies, s’embrouillaient les neurones et bloquaient sur les fameux « plans », rédigeaient à tour de bras des brouillons, des ébauches, gribouillaient de rage les sujets et finissaient par se résoudre à prendre « une sale note ».

Et pour moi, tout me semblait simple. Je faisais ça à la dernière minute, parfois la nuit juste avant la remise des copies, entre deux pauses ou encore même, durant des cours que je trouvais nettement moins intéressants - ce qui expliquera certainement quelques notes catastrophiques dans les dites matières !!

Tout à la volée. Sans filet. Aussitôt écrit, aussitôt rendu.

Oh, je n’ai pas la prétention de me croire plus fort qu’un autre et certain de moi en toutes circonstances. J’imagine aisément que tout n’a pas du être à la hauteur de mes attentes ou de celles des professeurs, mais toujours est-il que j’ai rarement eu à me plaindre et rarement eu de remontrances.

Pour en revenir aux lettres retrouvées, sans aucun doute ont-elles étaient écrites pour dépasser une certaine timidité que j’ai toujours eu du mal à vaincre. Pas de risque de s’embrouiller, pas à affronter le regard direct et froid de la personne en face qui ne se sent pas concernée (malheureusement, c’est une possibilité !), pas besoin d’avoir à répondre ou de justifier le pourquoi du comment de manière immédiate – chose qui immanquablement se termine dans des « bah…heu…mouais…non mais laisse tomber » - qui au-delà de toute gêne rougeoyante démontre à l’être à qui vous aviez exprimé les plus belles choses au monde tout votre infini potentiel ridiculo-burlesque.

Autant avec les années et l’expérience cela devient gérable et parfois même un atout, autant à 15 ou 16 ans, c’est la « loose » totale. D’autant que vos petits camarades du même sexe ont tôt fait de vous faire remarquer combien vous aviez pu être ridicule. Non seulement ils vous le font savoir, mais en plus ne privent personne de cette affligeante déroute. Et encore plus, lorsqu’ils finissent par récupérer l’objet par lequel vous aviez déclaré toute votre fougueuse envie !

Mais avec le temps, les mots prennent une autre consistance. Plus troublante, plus intime. Les petites phrases innocentes – certainement qu’à l’époque déjà elles ne l’étaient pas tant que ça – se fardent d’idées plus équivoques, se parent de séduction comme le ferait la douce convoitée se vêtant de dentelles, et enivrent les sens.
Aux mots se mêlent les pensées, les images ; ou bien plus encore si on sait y lire entre les lignes, et qu’entre chaque mot, on sache associer tout ce qui ne se dit pas.

L’écolière d’antan revêt alors une image…beaucoup moins sage.

17 septembre 2010

Le_Mur

3 septembre 2010

...

J’ai, durant quelques années, officié dans le monde de la musique.

Cette dernière a été pour moi, du moment où je m’y suis vraiment impliqué une amie et une complice à part entière. A tel point qu’elle a également été une maîtresse, une amante et qu’à travers elle, des heures, des nuits et des semaines furent consommées, enlacé au creux de ses bras et de ses intimités les plus secrètes, enfermé dans mon monde, mon univers, cadenassé dans mon isolement créatif, presque devenu…autiste.

Il m’a été difficile de pouvoir expliquer ou mettre des mots sur ces moments là tout comme il a été surement compliqué pour mon entourage du moment de comprendre le pourquoi et le comment. Mais à vrai dire, la question ne se posait pas vraiment. J’étais dans ce monde là, entouré d’autres gens, comme moi, auprès desquels je n’avais pas à me justifier.

A un moment, j’ai tout de même écrit ces quelques mots à ce sujet :

«Les déraisons de la folie, la démence de l'égarement, et la douce addiction du trouble qui vous étreint, me laisser bercer par la vibration d'une note brisant un mutisme stérile, frissonner d'une harmonie qui vous arrache et vous plonge dans un exaltant, que dis-je, un tourbillon jouissif de divagations, cet abandon de soi à une osmose des énergies, ce vertige et ce voyage que l'on atteint au moment où sans logique aucune, sans aucune rationalité, on crée.»

J’ai ressenti l’autre soir, ou plutôt l’autre nuit au détour d’un reportage vu alors que je n’arrivais pas à dormir, les mêmes sensations et les mêmes vibrations jouissives. Une danseuse de flamenco dont je n’ai pas retenu le nom expliquait avec ses mots à elle tout ce que pouvait avoir de sensuel, d’animal et de sexuel cette danse. L’impression étrange de me reconnaître en elle m’a pris à la gorge et cette boule au ventre, la même qu’à l’époque où je rentrais en scène devant 20 ou 2000 personnes, m’ont replongé dans le passé. Sensation agréable je dois dire.

Métaphore filée autour de la sexualité. Bien entendu, il n’y avait rien de vulgaire, d’outrancier ou de purement « hard », mais ses mots, ses gestes, ses mimiques avaient tout pour vous faire penser à ça. Il suffit d’ailleurs de regarder une danseuse de flamenco pour s’en convaincre. S’il n’y a pas là de la sexualité, il n’y en a nulle part ailleurs dans ce bas monde !
Et en parlant de mimique, j’en reviens à la musique. Lorsque le type derrière son instrument vibre avec lui, ferme les yeux et grimace, presque ridicule aux yeux « des autres », presque exhibitionniste dans sa manière de jouir de son instrument, plus rien n’existe autour de lui et il se livre. Parce que pour l’avoir vécu moi-même, je peux affirmer que jouir ainsi, c’est se livrer, se mettre à nu et oublier toute notion de bienséance. La pudeur s’en va ailleurs et votre état second et votre transe vous emmènent loin. Loin de tout. Et vous faites l’amour, sans gêne aucune.

J’ai trouvé le parallèle fort intéressant. Un instant, l’idée du tango m’a traversé l’esprit. Après tout, il s’agit également d’une danse sensuelle aussi. Non ?
Mais très vite, j’ai vu dans le tango quelque chose de plus théâtral, de plus sur-joué et de moins primal dans sa manière d’être dévoilé. C’est en tout cas l’impression que j’ai en écrivant ces lignes et je ne crois pas que ma définition du départ puisse lui être appliqué.

Enfin, dans mes quelques réflexions embrumées – sommeil aidant -, j’ai eu quelques images de tauromachie. Je ne veux ouvrir aucune polémique à ce sujet. Chacun se fera son propre avis. Il me semble d’ailleurs presque malsain de pouvoir comparer la sexualité à de la tauromachie, mais tout de même… En reliant mon expérience de musicien, les dires de cette danseuse et l’image que j’ai de la tauromachie, j’y trouve des points communs, des similitudes érotiques et cette sensation étrange de vouloir plaire, de combattre, de lutter pour offrir le meilleur. Une bestialité animale, une rage à l’état pur, et du désir fougueux, sanguin, puissant. Du viscéral entourbillonné dans des nuages de poussières, de chaleurs, de sueurs et de cris.

J’espère avoir été, à ma manière, un musicien rempli d’un peu tout ça, et peut-être dans une autre vie, danseuse de flamenco ou toréro.

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